La structure sociale en Islam

L’Islam a mis sur pied un système social organisé dans lequel les droits et les devoirs de chaque individu sont précis, car c’est une condition nécessaire à l’épanouissement et au bien-être de la société. Parmi ce droits et devoirs, il y en a qui sont de l’ordre du public et d’autres de l’ordre du privé. Parmi les droits et les devoirs qui relèvent du premier cas qu’Allah ( y) a prescrits, nous avons :

Les droits du détenteur du pouvoir sur les administrés

  • On doit l’écouter et lui obéir tant que cela n’entraîne pas la désobéissance à Allah ( y). S’il n’ordonne pas de désobéir à Allah ( y), lui obéir, c’est obéir à Allah ( y) et lui désobéir, c’est désobéir à Allah ( y). Allah ( y) dit : Ô les Croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. (An-Nissa, 59.)
  • On doit lui prodiguer des conseils avec manière et douceur et se garder de le tromper, en le guidant vers ce qui lui est utile ainsi qu’à la communauté et en lui rappelant les besoins du peuple. Nous voyons notre Seigneur faire cette recommandation à Moïse (Moussa) ( a) et son frère Haroun ( a), lorsqu’Il les envoya chez Pharaon pour l’inviter à la foi : Puis parlez-lui gentiment. Peut-être se rappellera-t-il ou [Me] craindra-t-il. ( Ta-Ha, 44. )

    Le Prophète ( s) a dit : La vraie religion consiste à être loyal. - Envers qui ? demandèrent les Compagnons. Il répondit : Envers Allah, envers Son livre, envers Son Messager, à l’égard des chefs de la communauté Musulmane et de la communauté Musulmane tout entière. ( Mouslim (1/74), hadith n° 55.)

  • On doit se tenir à ses côtés au moment des épreuves et des crises et se garder de s’insurger contre lui, de le priver de soutien et de l’abandonner, même si on fait partie du groupe qui ne lui a pas fait le serment d’allégeance. Le Prophète ( s) a dit : Celui qui vient vous trouver alors que vous êtes unis autour d’un seul homme et qui veut vous diviser et faire éclater votre communauté, tuez-le (Mouslim (3/1480), hadith n° 1852. )

Les droits des administrés sur les dirigeants

  • Les droits des administrés sur les dirigeants relèvent des six principes généraux qui suivent :
    Etablir la justice entre les administrés : donner à chacun son dû. Le gouvernant doit être juste dans le domaine des droits comme des devoirs, juste dans la répartition des responsabilités, juste dans l’application des lois. Tous, devant lui, sont égaux, il ne doit préférer personne à une autre, ni favoriser un groupe au détriment d’un autre, car le Prophète ( s) a dit : Le plus aimé des gens auprès d’Allah le Jour de la Résurrection et le plus proche de Lui est un dirigeant juste. Le plus détesté des gens auprès d’Allah le Jour de la Résurrection et qui recevra le plus grand châtiment est un dirigeant tyrannique. (At-Tirmidzi (3/617), hadith n° 1329)
  • HNe pas commettre d’injustice à l’endroit des administrés, ni de tromperie, ni de trahison, car le Prophète ( s) a dit : Allah interdit l’accès au Paradis à tout individu à qui Il a confié une communauté et qui meurt en trompant sa communauté. (Mouslim (1/125), hadith n° 142.)
  • Les consulter dans les affaires qui touchent leurs intérêts politiques et socio-économiques, tant qu’il n’y a pas de textes religieux qui régissent le cas en question, et leur donner l’occasion d’exprimer librement leurs pensées, idées et points de vue. Ces idées sont acceptées si elles sont compatibles avec l’intérêt général. Allah ( y) dit : C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu (Muhammad) as été doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon d’Allah. Et consulte-les à propos des affaires… (Al Imran, 159. )

    Nous avons l’exemple du Messager d’Allah ( s) lors de la bataille de Badr lorsqu’il campa à un endroit situé avant les puits d’eau, l’un des Compagnons lui demanda : « Ô Messager d’Allah, ceci est-il un campement qu’Allah t’a indiqué ou bien s’agit-il d’une tactique de guerre de ta part ? – « C’est plutôt une tactique de guerre » répondit-il. Aussi, le Compagnon dit au Messager : « Dans ce cas, campons après les puits afin d’en priver l’ennemi. » Le Messager d’Allah ( s) apprécia son point de vue et l’adopta.

  • Application de la Charia comme source de son pouvoir et de la constitution. Il n’y a pas de place pour les constructions personnelles fondées sur les passions et dont le résultat reste aléatoire. Voyez l’exemple d’Oumar ibn Al Khattâb ( d), le deuxième calife, qui dit à Abou Maryam As-Salouly, le meurtrier de son frère Zayd ibn Al Khattâb après son investiture :
    Je jure par Allah que je ne t’aimerai pas jusqu'à ce que la terre aime le trou qu’y creuse le rat” - Cela me privera-t-il d’un droit, s’enquit-il. Non, reprit Oumar ( d). Il n’y a pas de mal ! dit-il, car il n’y a que des femmes qui se chagrinent pour l’amour.
  • Ne pas ériger une barrière entre lui et les administrés, en refusant de les recevoir, en se montrant hautain à leur endroit, en mettant des intermédiaires entre lui et les administrés qui interdisent ou autorisent les entrevues à leur gré. Le Prophète ( s) a dit : Quiconque assume une quelconque responsabilité des Musulmans, puis se retranche et ne fait pas cas de leur misère, de leurs besoins, de leur pauvreté, Allah ne fera pas aussi cas de sa misère, ni de ses besoins, ni de sa pauvreté, ni de son indigence le Jour de la Résurrection. (Al Moustadrak 4/105 hadith n° 7027.)
  • Faire preuve de compassion envers les administrés et ne pas leur imposer plus qu’ils ne peuvent supporter ou ponctionner une part trop importante de leurs revenus. Le Prophète ( s) a dit : Ô Allah ! Quiconque est chargé d’une responsabilité de ma communauté puis leur rend la tâche difficile, rends-lui aussi la tâche difficile et celui qui est chargé d’une responsabilité de ma communauté et se montre indulgent envers eux, sois aussi indulgent envers lui. (Mouslim (3/1458), hadith n° 1828.)

    Voici une citation d’Oumar ibn Al Khattab ( d) qui indique la gravité de cette affaire en disant :
    J’en jure par Allah, si un mulet trébuche en Irak, j’aurais peur qu’Allah m’interroge à son sujet et me demande pourquoi je n’ai pas arrangé sa route.

    Le dirigeant musulman doit être tel que l’a décrit Hassan Al Basry –qu’Allah lui accorde la miséricorde- dans le message qu’il envoya Oumar ibn Abdoul Aziz –qu’Allah lui accorde la miséricorde. Il y dit :
    Sache, Commandeur des Croyants, qu’Allah a fait du chef juste, le soutien de toute personne dépravée, le modérateur pondéré de tout injuste, le réformateur de tout corrompu, la force de tout faible, le justicier de chaque personne victime d’une injustice et le refuge de tout opprimé.

    Et le chef juste, Commandeur des Croyants, est comme le berger compatissant et bienveillant envers ses chameaux qui leur choisit le meilleur pâturage, les protège des endroits périlleux, les défend contre les fauves et les préserve du préjudice du froid et de la chaleur.

    Le chef juste, Commandeur des Croyants, est comme le père inquiet pour ses enfants ; il se bat pour eux et les instruit lorsqu’ils grandissent, travaille pour eux de son vivant et épargne pour eux après sa mort.

    Le chef juste, Commandeur des Croyants, est comme la mère tendre, bienveillante et aimable envers son enfant. Elle l’a péniblement porté et en a péniblement accouché et l’élève quand il est tout petit, reste éveillée quand il ne dort pas, se calme lorsqu’il se calme, l’allaite et le sèvre, est contente lorsqu’il est bien portant et s’afflige pour ses plaintes.

    Le chef juste, Commandeur des Croyants, est le tuteur des orphelins et le trésorier des indigents. Il éduque le petit et ravitaille le grand.

    Le chef juste, Commandeur des Croyants, est comme le cœur dans l’organisme. L’organisme se porte bien si le cœur est bien portant et est corrompu s’il est corrompu

    Le chef juste, Commandeur des Croyants, est celui qui se place entre Allah et Ses serviteurs ; il écoute la parole d’Allah et la leur fait écouter, regarde Allah et Le leur fait regarder, se soumet à Allah et les dirige. Aussi, ne sois pas, Commandeur des Croyants dans ce qu’Allah t’a donné, comme un esclave à qui son maître a fait confiance et a demandé de garder sa richesse et sa famille, mais qui a dissipé la richesse et éparpillé sa famille ; il a ainsi appauvri sa famille et dilapidé son argent.

    Et sache, Commandeur des Croyants, qu’Allah a prescrit les peines pour dissuader les mauvaises choses et les turpitudes. Que dire si elles sont commises par celui qui en a la charge ? Allah a fait du talion la préservation de la vie de Ses serviteurs, que dire s’ils sont tués par celui qui est sensé les venger ?

    Rappelle toi, Commandeur des Croyants, de la mort et ce qu’il y a après elle, du petit nombre de tes partisans auprès d’elle et de tes supporters contre elle et approvisionne-toi pour la grande terreur qu’il y a après elle.

    Sache, Commandeur des Croyants, que tu as une demeure autre que celle dans laquelle tu te trouves. Une demeure dans laquelle ton sommeil est plus long, où les bien-aimés t’abandonneront et te livreront seul à son abîme. Approvisionne-toi pour cette demeure de ce qui te tiendra compagnie, Le jour où l’homme s’enfuira de son frère, de sa mère, de son père, de sa compagne et de ses enfants. (Abassa, 34-36)

    Et souviens-toi, Commandeur des Croyants, lorsque ce qui est dans les tombes sera bouleversé, et que sera dévoilé ce qui est dans les poitrines (Al Adiyate, 9-10.)
    les secrets seront dévoilés et souviens-toi du livre qui n’omet de mentionner ni pêché véniel ni pêché capital. ( Al Kahf, 49.)

    Actuellement, Commandeur des Croyants, pendant que tu te trouves dans le répit avant le terme de ta vie et la rupture de l’espoir

    Ne juge pas, Commandeur des Croyants, parmi les serviteurs d’Allah avec la loi de l’époque antéislamique, et n’emprunte pas avec eux la voie des injustes, et ne donne pas le pouvoir aux arrogants sur les faibles car ils ne respectent, à l’égard d’un Croyant, ni parenté ni pacte conclu ; sinon, tu partiras avec tes fardeaux et d’autres fardeaux en plus des tiens. Que ne t’abusent point ceux qui jouissent de ce qui comporte ton malheur, consomme les bonnes choses au détriment de tes bonnes choses dans ta vie future. Ne vois pas ta puissance aujourd'hui, mais vois ta puissance demain, quand tu seras attaché dans les cordes de la mort, quand tu te tiendras devant Allah, dans une assemblée d’Anges, de Prophètes et de Messagers et que les visages s’humilieront devant Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même” al-Qayyum”
    (Ta-Ha, 111.)

    Commandeur des Croyants, en vérité, même si je ne parviens pas avec mon exhortation là où sont parvenus les doués d’intelligence avant moi, et que je n’ai pas fait suffisamment preuve de compassion et de sincérité, considère mon message comme le remède généreux qu’un soigneur donne à son bien-aimé malade, espérant que cela lui apporte la bonne santé. Que la paix soit sur vous, Commandeur des Croyants, ainsi que la miséricorde et les bénédictions d’Allah.

Les Droits des parents

  • On leur doit obéissance –tant qu’ils n’ordonnent pas de commettre un péché ; on doit éviter de leur désobéir, faire preuve de bonté à leur égard en les prenant en charge, en veillant à satisfaire tous leurs besoins vitaux (nourriture, boisson, vêtement et logement), et en les comblant de présents. On est également tenu de leur parler avec humilité, de ne pas se montrer hautain vis-à-vis d’eux, de leur rendre service patiemment, de veiller à ne pas choquer leurs sentiments et éviter tout propos qui les offense et blesse leurs sentiments, car Allah ( y) a étroitement associé Son droit à celui des parents. Il dit en effet : Et ton Seigneur a décrété : “N’adorez que Lui et (marquez) de la bonté envers les père et mère : si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : “Fi!” et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis ; “Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit” (Al Isra, 23- 24)
  • L’Islam classe l’ingratitude envers les parents parmi les plus grands péchés. Abdullah ibn Amr ( d) a dit : « Un Bédouin vint trouver le Prophète( s) et lui dit : « Ô Envoyé d’Allah, quels sont les grands péchés ? –L’association d’un être à Allah, répondit-il. –Et après cela ? reprit le Bédouin. –La désobéissance à ses père et mère. –Et après cela ? –Le serment ghamous . –Et qu’est-ce que le serment ghamous ? –Celui qui étant faux permet de dépouiller le musulman de son bien. (Al Boukhari, 6/2535; hadith n° 6522.)
  • Et pour indiquer la place des parents dans l’Islam, le Prophète ( s) a dit : La satisfaction d’Allah est acquise par la satisfaction des parents et Sa colère suit la colère des Parents.
    ( Ibn Hibbane ( 2/172), hadith n° 429)

  • Ces droits sont acquis aux parents même s’ils ne sont pas Musulmans, tant qu’ils n’ordonnent pas quelque chose qui est interdit par l’Islam comme le prouve ce hadith de Asmâ Bint Abû Bakr qui dit : « Ma mère vint me voir alors qu’elle était polythéiste au moment de la trêve conclue entre les Quraychites et le Prophète ( s) ; j’allai alors consulter le Prophète ( s) : Envoyé d’Allah , lui dis-je, ma mère est venue me voir pour solliciter mon aide ; dois-je observer à son égard les devoirs de la parente ? –Oui, observe-les envers elle » me répondit le Prophète ( s)
    (Mouslim (2/696), hadith n° 1003.)

    La mère a la priorité sur le père en termes de bonté, de bienveillance, de douceur et de compassion, comme le prouve ce hadith de Abû Houreira ( d) qui dit : Un homme vint trouver le Messager d’Allah ( s) et dit : « Ô Messager d’Allah, quelle est la personne la plus digne de ma bonne compagnie ? » Il répondit : « Ta mère » L’homme reprit : « Qui d’autre, ensuite ? » Il répondit : « Ta mère » L’homme répéta : « Qui d’autre, ensuite ? » Il répondit de nouveau : « Ta mère » « Ensuite ? » demanda l’homme une dernière fois ; il répondit alors : Ton père. ( Mouslim (4/1974), hadith n° 2548.)

  • Il a attribué à la mère trois fois plus de droits qu’au père, car la mère consent plus d’efforts et de sacrifices pour son enfant, ainsi qu’Allah l’a dit dans ce verset : Et Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère : Sa mère l’a péniblement porté et en a péniblement accouché... (Al Ahqaf, 15.)
  • En effet, elle éprouve de la difficulté en le portant fœtus dans son ventre et en le nourrissant de sa nourriture, elle en éprouve encore lors de son accouchement, pour l’allaiter et pour veiller sur lui après son accouchement.

Les droits de l’époux sur l’épouse

  • L’autorité : c’est le droit de l’époux d’avoir l’autorité sur le foyer, il est le chef de famille, et veille sur son foyer sans être un tyran pour autant. Allah ( y) dit à cet effet : Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. (An-Nissa, 34.)
    Ce droit est accordé aux hommes parce que dans la plupart des cas, ils se montrent plus pondérés face aux événements, ce qui n’est pas toujours le cas chez les femmes, où l’affectivité domine souvent. Cela ne veut pas dire, bien sûr, que les femmes ne doivent pas être consultées en ce qui concerne les affaires qui touchent la vie conjugale.
  • Elle doit répondre à son invitation au lit, car le Prophète ( s) a dit : Quand l’homme invite sa femme au lit et qu’elle refuse, les Anges ne cessent de la maudire jusqu’au matin. (Al Boukhari (5/1993), hadith n° 4897.)
  • Elle ne doit pas lui imposer une charge supérieure à sa capacité, ni lui demander ce qui n’est pas à sa portée, mais elle doit plutôt s’efforcer de rechercher son agrément et de satisfaire ses demandes, car le Prophète ( s) a dit : S’il m’avait été permis d’ordonner à quelqu’un de se prosterner devant un autre, c’est bien à la femme que j’aurais ordonné de se prosterner devant son mari. (At-Tirmidzi (3/465), hadith, n° 1159.)
  • La femme doit préserver les biens de son mari, ses enfants et son honneur. Le Prophète ( s) a dit : La meilleure épouse est celle qui te réjouit quand tu la regardes, quand tu lui donnes un ordre, elle s’y conforme et quand tu t’absentes elle préserve aussi bien ton honneur que tes biens.” Puis le Prophète ( s) récita ce verset jusqu’à la fin :Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappezles. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand. (At-Tayâlisy 1/594, hadith n° 2325.)
  • Elle ne doit sortir de la maison qu’avec sa permission et ne doit pas faire entrer chez lui quelqu’un qu’il déteste. Le Prophète ( s) a dit : Vous avez des droits sur vos femmes et elles en ont sur vous. Quant à vos droits sur vos femmes, elles ne doivent pas autoriser à celui que vous n’aimez point de fouler vos tapis et ne doivent pas permettre à celui que vous détestez d’entrer chez vous. Et les droits qu’elles ont sur vous, c’est d’être traitées aimablement, habillées et nourries. (Ibn Maja (1/594), Hadith N° 1651.)

    Les premiers musulmans mettaient ces recommandations islamiques en pratique. Ecoutons plutôt Awf bint Muhlim AchChaibâny qui donne ces recommandations à sa fille lors de son mariage : « Ma fille ! Tu as quitté ta maison dans laquelle tu es née et ton nid dans lequel tu as fait tes premiers pas, pour un homme que tu ne connais pas et un partenaire dont tu n’es pas familière. Sois pour lui une mère et il sera pour toi un esclave. Préserve pour lui les dix choses suivantes et il sera entièrement à toi :
    Quant à la première et la deuxième : c’est de le respecter avec conviction, de bien l’écouter et lui obéir.

    Quant à la troisième et la quatrième : c’est de surveiller ce que voient ses yeux et ce que inhalent ses narines ; que ses yeux ne voient rien de mauvais chez toi et qu’il ne respire chez toi que de bons parfums.

    Quant à la cinquième et la sixième, c’est de contrôler ses heures de sommeil et de ses repas car la fréquence de la famine est agaçante et le manque de sommeil est irritant.

    Quant à la septième et la huitième, c’est la précaution avec ses biens et le respect de sa famille. L’essentiel dans les biens, c’est la bonne estimation et dans la famille c’est la bonne gestion

    Quant à la neuvième et la dixième : ne désobéis jamais à son ordre et ne divulgue jamais son secret. Si tu désobéis à son ordre, tu irrites son cœur et si tu divulgues son secret, tu ne seras pas à l’abri de sa trahison.

    Puis, garde-toi de manifester ta joie devant lui s’il est soucieux, et ta tristesse devant lui s’il est content et radieux.


Les droits de l’épouse sur l’époux

  • La dot :c’est un droit obligatoire de l’épouse sur son époux, et une condition pour la validité du contrat de mariage ; elle ne peut être annulée, même avec le consentement de la femme, sauf après avoir accompli le contrat. Une fois que le contrat est signé, elle peut, si elle le veut, refuser de prendre la dot, car Allah ( y) dit : Et donnez aux épouses leur mahr, de bonne grâce. Si, de bon gré, elles vous en abandonnent quelque chose, disposez-en alors à votre aise et de bon cœur. (An-Nissa, verset 4)
  • La justice et l’égalité –pour celui qui a deux épouses ou plus. Il doit être équitable à leur égard en ce qui concerne la nourriture, la boisson, les vêtements, le logement et le partage des nuits, car le Prophète ( s) a dit : « Quiconque a deux épouses et penche pour l’une d’entre elles viendra le Jour de la Résurrection avec un flanc pendant. (Abû Dâwud (2/242), hadith n°2133.)
  • Sa prise en charge, ainsi que celle de ses enfants. L’époux doit assurer à son épouse un logement convenable et dans la mesure de ses capacités, lui procurer les biens dont elle a besoin (nourriture, boisson, vêtements) et lui donner de l’argent dont elle a besoin, comme Allah ( y) le dit dans ce verset : Que celui qui est aisé dépense de sa fortune : et que celui dont les biens sont restreints dépense selon ce qu’Allah lui a accordé. Allah n’impose à l’homme que selon ce qu’Il lui a donné. (At-Talaq, verset 7)

    Afin d’encourager et d’inciter les Musulmans à effectuer ces dépenses d’entretien, l’Islam les a considérées comme des aumônes pour lesquelles ils seront rétribués, car le Prophète ( s) a dit Saad ibn Abi Waqâce : Tu ne donnes pas à manger à quelqu'un en vue d’Allah sans qu’Allah ne te récompense de cet acte, même quand il s’agit de la simple bouchée que tu mets dans la bouche de ta femme… (Al Boukhari (3/1431), hadith n° 3721.)


    Lorsque le mari ne donne pas à la femme et à ses enfants ce dont ils ont besoin en quantité suffisante, elle a le droit de prendre honnêtement de son argent à son insu, car Hind Bint Outbah rapporte qu’elle dit au Prophète ( s) : « Ô Messager d’Allah, Abû Soufyan (son mari) est un homme avare, il ne me donne pas de quoi nous suffire à mes enfants et à moi. Puis-je prendre de son bien sans l’en aviser ? Alors le Prophète ( s) lui répondit : “Prends de quoi suffire honnêtement à tes enfants et à toi-même ” (Al Boukhari (2052), hadith n° 5049.)

  • Les rapports intimes : C’est l’un des principaux droits que la Législation islamique invite le mari à respecter, car en tant qu’épouse, la femme a besoin d’un compagnon aimant qui la cajole et satisfait ses désirs afin qu’elle ne se voit pas contrainte de tomber dans des actes aux conséquences insoupçonnées. Djâbir ( d) rapporte : L’Envoyé l’Allah ( y) m’ayant dit : “Tu t’es marié, ô Djâbir” ? - Oui, répondis-je. –Avec une vierge ou une femme ayant déjà été mariée ?” reprit-il. – Avec une femme ayant déjà été mariée ” répliquai-je. – Pourquoi, ajouta-t-il, n’avoir pas pris une vierge ? Tu l’aurais caressée, elle t’aurait caressé, tu l’aurais fait rire, elle t’aurait fait rire” (Al Boukhari (5/2347) hadith n° 6024.)
  • Garder ses secrets,-ne pas dévoiler ses défauts, ce qu’il voit et entend d’elle, surtout se garder de divulguer leurs rapports intimes, car le Prophète a dit : Parmi les pires gens auprès d’Allah le Jour de la Résurrection, il y a l’homme qui après avoir eu des rapports intimes avec sa femme, se met à divulguer son secret (Mouslim (2/1060), hadith n° 1437.)
  • Bien la traiter-vivre avec elle convenablement, lui faire du bien, la consulter dans les affaires conjugales. L’époux ne doit pas imposer son opinion et prendre les décisions unilatéralement. Il doit lui procurer les moyens qui la rendent heureuse et tranquille en lui manifestant son sincère amour, par des plaisanteries, des jeux et de petites marques de tendresse, car le Prophète ( s) a dit : Les Croyants qui ont la foi la plus complète sont ceux qui ont les meilleurs caractères et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs envers leurs femmes. (Ibn Hibbane (9/483), hadith n° 4176)
  • Supporter ses méchancetés, pardonner ses erreurs et ne pas faire cas de ses bévues, car le Prophète ( s) a dit : Qu’un croyant n’exècre pas une croyante, car s’il déteste en elle un défaut, il trouvera également en elle une qualité qui le satisfait (Mouslim (2/1091), hadith n° 1469. )
  • Il doit jalousement la garder et ne pas l’exposer aux endroits du mal et de la perversion, car Allah ( y) dit : Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres. (At-Tahrim, 6.)
  • Veiller sur la protection de ses biens particuliers : Il ne doit rien y toucher sans sa permission et il ne peut en disposer qu’avec son consentement et en sa connaissance, car Allah ( y) dit : Et ne dévorez pas mutuellement et illicitement vos biens. (Al Baqara, 188)
  • Et le Prophète ( s) a dit : Les biens du musulman ne sont licites que s’il les donne de plein gré. (Ad-Dârulqutny (3/26), hadith n° 92.)

Les droits des proches parents

  • Ce sont les proches, ceux auxquels on est lié par des liens de sang. L’Islam a vivement recommandé de les assister matériellement –si l’on est riche– en satisfaisant leurs besoins, et de résoudre leurs problèmes grâce aux aumônes obligatoires ou volontaires ; sur le plan moral, l’on doit s’enquérir de leurs nouvelles, leur manifester de l’affection, partager leurs peines et leurs joies. Allah ( y) dit : Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. (An-Nissa, 1.)
  • L’Islam incite le Musulman à préserver ces liens de parenté même lorsque ses proches parents ne le font pas, de leur pardonner même s’il sont injustes envers lui et lui font du mal, de se rapprocher d’eux, même s’il l’abandonnent, car le Prophète ( s) a dit : Celui qui agit bien envers ses proches n’est pas celui qui agit à titre de réciprocité ; mais c’est celui qui renoue ses relations lorsqu’elles ont été rompues. (Al Boukhari (5/2233), hadith n° 5645.)
  • L’Islam a sévèrement mis en garde les Musulmans contre le non-respect des liens de parenté et considère ce manquement comme faisant partie de grands péchés. Le Messager d’Allah ( s) a dit : Lorsque Allah eut créé les êtres vivants, le lien de sang se leva. Assez ! lui dit Allah. - C’est pour te supplier de me protéger contre les ruptures. Allah dit : N’es-tu pas satisfaite que Je sois avec ceux avec qui tu es uni et que je rompe avec ceux avec qui tu as rompu ? - Certes oui, Seigneur
    reprit-il. –Eh bien ! Il en sera ainsi. Ceci est pour toi, dit-Il. Puis Abû Houreira ( d) lut ce verset : Si vous vous détournez, ne risquez-vous pas de semer la corruption sur terre et de rompre vos liens de parenté. (Al Boukhari (6/2725), hadith n° 7063.)

Les Droits des enfants

  • Ils consistent à ce qu’on préserve leur vie, s’occupe d’eux et de leurs affaires, à ce qu’on veille à assurer leurs besoins, car le Prophète ( s) dit : Il suffit comme péché pour l’homme de ne pas s’occuper de ceux dont il a la charge. (Ibn Hibbane (10/51), hadith n° 4240.)
  • On doit leur choisir des noms convenables, car Ibn Oumar ( d) rapporte que le Prophète ( s) changea le nom ‘Âcia (Désobéissante) et dit : Tu es Jamila (Belle) (Mouslim n° 2139.)
  • - Leur inculquer des qualités nobles comme la pudeur, la politesse et la déférence vis-à-vis du plus âgé, la sincérité, la fidélité, le respect des parents… Les mettre à l’abri des mauvais caractères et des mauvaises actions tels que : le mensonge, la tricherie, la duperie, l’abus de confiance, le vol et la désobéissance aux parents…
  • Leur donner une instruction utile, leur assurer une bonne éducation et leur choisir de bons Compagnons. Le Prophète ( s) dit : Chacun de vous est un berger et il lui sera demandé compte de son troupeau : le gouvernant est un berger et il lui sera demandé compte de son troupeau. L’homme est un berger pour sa famille et il lui sera demandé compte de son troupeau. La femme pour la maison de son mari est une bergère et il lui sera demandé compte de son troupeau. Le serviteur pour les biens de son maître est berger et il lui sera demandé compte de son troupeau. (Al Boukhari (2/902), hadith n° 2419.)
  • Se préoccuper de leur sort en se gardant de faire des invocations contre eux, car le Messager d’Allah ( s) a dit : Ne faites pas d’invocations contre vos propres personnes ni contre vos enfants, ni contre vos biens, car vous pourriez bien tomber sur une heure où lorsque Allah est invoqué, Il exauce vos invocations. (Mouslim (4/2304), hadith n° 3009.)
  • Faire preuve d’équité entre eux et ne pas donner la préférence aux uns au détriment des autres dans le partage des biens et des cadeaux, et dans les manifestations de tendresse, car afficher des préférences peut provoquer chez certains la désobéissance, et susciter la haine et la rancœur envers leurs autres frères et sœurs.
  • An-Nou’man ibn Bachir ( d) rapporte ceci : Mon père me fit don d’une partie de ses biens et ma mère, Amra Bint Rawâhah dit : « Je ne serai d’accord que lorsque le Prophète aura été pris pour témoin ». An-Nou’man dit : Mon père me conduisit alors auprès du Prophète ( s) pour le prendre à témoin au sujet de ce don. Alors le Messager d’Allah ( s) lui dit : « As-tu offert autant à tous tes enfants ? - Non, répondit-il. Alors le Prophète ( s) de dire : « Craignez Allah et pratiquez l’équité entre vos enfants » De retour chez lui, Bachir reprit le cadeau qu’il avait fait. (Mouslim (3/1242), hadith n° 1623.)

Les Droits des voisins

  • L’Islam a recommandé de bien traiter le voisin, en donnant à ce mot son sens le plus large, car Allah ( y) dit : Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant. (An-Nissa, 36)
    Il a interdit de porter préjudice au voisin, que ce soit par la parole ou par l’acte. Abû Houreira ( d) rapporte qu’il fut dit au Prophète ( s) : « Unetelle jeûne le jour et passe la nuit en prière, mais cause du tort à ses voisins par sa langue. Le Prophète ( s) dit alors : Il n’y a rien de bon en elle, elle sera en Enfer” Et on lui dit aussi : Unetelle accomplit ses prières obligatoires, jeûne le mois de Ramadan, donne en aumône du fromage frais et ne porte préjudice à personne par sa langue. Elle ira au Paradis, dit le Prophète ( s). (Al-Moustadrak (4/184), hadith n° 7305)

    L’Islam a attribué au voisin une place de choix et un droit immense comme le dit le Prophète ( s) dans ce hadith : [L'Ange] Gabriel ne cessait de me recommander d’avoir des égards pour le voisin si bien que je crus qu’il allait lui donner le droit à l’héritage. (Al Boukhari (5/2239), hadith n° 5668)


    Il considère que faire du tort au voisin est incompatible avec la foi, car le Prophète ( s) a dit : Par Allah il ne croit pas ! Par Allah il ne croit pas ! Par Allah il ne croit pas !». « - Et qui donc, Ô Messager d’Allah », lui demanda-t-on, ne croit pas ? » Il répondit : Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de la méchanceté et des maux. (Al Boukhari (5/2240), hadith n° 5670.)

    De même, il convient de supporter ses torts et être indulgent à son égard. Un homme dit à Ibn Abbas ( d) : J’ai un voisin qui me porte préjudice, m’insulte et me rend la vie difficile. Il lui dit : laisse-le, s’il désobéit à Allah en te portant préjudice, toi obéis à Allah en lui faisant du bien. (hyaou Ouloumou Dine (2/212))

    Il y a trois sortes de voisin :

    Le voisin musulman qui est un proche parent : il a trois droits : le droit de la parenté, le droit du voisinage et le droit que lui procure son appartenance à l’Islam.

    Le voisin musulman avec qui on n’a pas de lien de parenté : il a deux droits : le droit du voisinage et le droit de son appartenance à l’Islam.

    Le voisin non-musulman : il a un seul droit qui est celui du voisinage. Nous en avons pour preuve l’exemple d’Abdullah ibn Amr ( d) : On égorgea une brebis chez lui.

    Quand il revint, il dit : « Avez-vous offert une part à notre voisin Juif ? En effet, j’ai entendu le Messager d’Allah ( s) dire : [L’Ange] Gabriel ne cessait de me recommander d’avoir des égards pour le voisin à tel point que je crus qu’il allait lui donner le droit à l’héritag. ( At-Tirmidzi, 4/333; hadith n° 1943.)



Les droits des compagnons

  • L’Islam a vivement recommandé de s’occuper des compagnons et a prescrit des droits de compagnie qu’il convient d’observer à l’égard du compagnon tels que la bienveillance à son égard et le bon conseil, le Prophète ( s) a certes dit : Le meilleur des Compagnons auprès d’Allah est le meilleur envers son Compagnon et le meilleur des voisins auprès d’Allah est le meilleur envers son voisin. ( Ibn Khouzaïma (4/140), hadith n° 2539.)

  • Dans l’Islam, l’hôte a le droit d’être honoré, car le Prophète ( s) a dit : Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier soit bienfaisant envers son voisin. Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier traite son hôte avec égards et lui fasse sa djâïza. Et qu’est-ce que cette djâïza, ô Envoyé d’Allah ? lui demanda-t-on. –C’est, répondit-il, un jour et une nuit et la durée de l’hospitalité est de trois jours. Tout ce qui est accordé au-delà est considéré comme une aumône. Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier ne dise que du bien ou qu’il se taise. (Al Boukhari (5/2240), hadith n° 5673.)
  • Dans l’Islam, honorer l’hôte fait partie des meilleures œuvres, car le Prophète ( s) a dit : Il n’y a pas un homme meilleur que celui qui, montant sur son cheval, combat dans le sentier d’Allah et se met à l’abri des méfaits des hommes ; ou que celui qui vit dans le désert avec ses moutons, a des égards pour son hôte et lui donne son dû. (Al-Moustadrak (2/76), hadith n° 2378.)
  • L’invité doit aussi tenir compte de la situation de son hôte en évitant de lui imposer ce qu’il ne peut pas supporter, car le Prophète ( s) a dit : Il n’est pas permis au Musulman de séjourner chez son frère au point de le faire pécher –Ô Messager d’Allah, comment le faire pécher, dirent-ils ? – En séjournant chez lui alors qu’il n’a rien pour lui accorder l’hospitalité, répondit-il. ( Mouslim (3/1353), Hadith N° 48.)

Les droits des employés

  • Dans le domaine de l’emploi et des travailleurs, l’Islam a établi des règles et principes qui régissent les rapports mutuels existant entre employeurs et employés.
  • Les droits des employés

  • L’Islam exhorte au travail et à chercher à gagner sa vie. Le Prophète ( s) a dit : Il vaudrait mieux que l’un de vous prît une corde, rapportât une charge de bois sur son dos afin de la vendre et qu’Allah sauvegardât ainsi sa dignité, plutôt que de mendier à quelqu'un, que celui-ci lui donne ou lui refuse. (Al Boukhari, 2/535, hadith n° 1402.)
  • L’Islam a ordonné que la relation entre l’employeur et ses employés soit une relation de fraternité, et d’égalité conforme à la dignité humaine. Le Messager d’Allah ( s) dit à cet effet : Ce sont vos frères, ces serviteurs qu’Allah a placés sous votre autorité. Quiconque est maître de son frère doit lui donner à manger de ce qu’il mange lui-même et doit l’habiller comme il s’habille lui-même. N’imposez point à vos serviteurs ce qui est au-dessus de leurs forces et s’il vous arrive de le faire, venez-leur en aide. (Al Boukhari 1/20, hadith n° 30.)
  • Il a aussi reconnu le droit de l’ouvrier à percevoir son salaire, car le Prophète ( s) dit qu’Allah ( y) a dit : Il y a trois catégories d’hommes dont Je serai l’adversaire au Jour de la Résurrection : l’homme qui aura promis de donner en Mon nom, puis manquera à son engagement ; celui qui aura vendu un homme libre et mangera l’argent qui en aura été le prix ; enfin celui qui ayant à son service quelqu'un qui exécute sa tâche, ne lui paye pas son dû. ( Al Boukhari 2/776, hadith n° 2114)

  • Il a ordonné de préciser le salaire du travailleur avant qu’il ne commence son travail, car : Le Prophète ( s) a interdit d’engager le travailleur jusqu’à ce qu’on lui précise son salaire. ( Imam Ahmad 3/59, hadith n° 11582.)

  • Il a également ordonné de ne pas leur imposer ce qui est au-dessus de leurs forces et si l’on se retrouve dans cette situation, de leur venir en aide matériellement en compensant ce travail par un salaire supplémentaire, ou physiquement en prenant part à ce travail. Le Prophète ( s) dit à cet effet : Ne leur imposez point ce qui est au dessus de leurs forces et s’il vous arrive de le faire, venez-leur en aide. (Al Boukhari 1/20, hadith n° 30. )

  • Pour rehausser le rang du travail, l’Islam l’a classé parmi les meilleurs moyens de gains lorsqu’il se fait selon une voie licite. Le Prophète ( s) a dit : Personne ne mange un mets meilleur que celui qu’il a gagné par le travail de ses mains. David ( d), le Prophète d’Allah, mangeait ce qu’il avait acquis par le travail de ses mains. (al-Bukhari)

Les droits de l’employeur

  • De la même façon que l’Islam a demandé à l’employeur de respecter les droits des employés, il a également demandé à ces derniers de respecter les droits de l’employeur en accomplissant leur travail minutieusement et sans retard qui porterait préjudice à l’employeur. Le Prophète ( s) a dit : Allah aime que lorsqu’un de vous accomplit un travail, qu’il le fasse à la perfection. (Abou Ya’lâ (7/349), hadith n° 4386.)

  • Pour inciter les travailleurs à s’appliquer dans leur besogne, à préserver leur dignité et leur honneur, l’Islam a fait de leur travail leur meilleure source de gain, s’ils sont appliqués dans leur travail. Le Prophète ( s) a dit : Le meilleur gain est celui qu’on fait de sa main et de manière appliquée. (Imam Ahmad (2/334), hadith n° 8393.)

Les droits et les devoirs généraux

  • L’Islam a prescrit au Musulman de se préoccuper de la situation de ses frères où qu’ils soient, car le Prophète ( s) a dit : Vous verrez les Croyants Musulmans dans leurs bonté, leurs affections et leurs sentiments réciproques former comme un corps qui, lorsqu’un de ses membres souffre, voit tous les autres partager à l’envi son insomnie et sa fièvre. (Al Boukhari 5/2238, hadith n° 269)

  • Il recommande d’œuvrer pour améliorer leurs conditions de vie. Le Prophète ( s) a dit : Aucun de vous n’aura vraiment la foi s’il ne désire pas pour son prochain ce qu’il désire pour lui-même. (Al Boukhari 1/14, hadith n° 13.)

  • Et aussi de les soutenir en cas de crise et de calamité. Le Prophète ( s) a dit : « Le croyant par rapport à un autre croyant est comme les matériaux d’une construction qui se soutiennent les uns les autres. » Et, en disant cela, il entrelaça les doigts de ses mains. (Al Boukhari 2/863, hadith n° 2314)

  • Il recommande aussi de les aider et de leur porter secours en cas de besoin. Allah ( y) dit : Et s’ils vous demandent secours au nom de la religion, à vous de leur porter secours, mais pas contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte. Et Allah observe bien ce que vous œuvrez. (Al Anfal, 72.)