La morale de l’Islam

L’Islam est venu parfaire et compléter les vertus morales. Aussi il n’est de vertu qu’il ait omis d’encourager, ni de vice qu’il ait négligé de combattre. Le Prophète ( s ) a dit : « J’ai été envoyé pour parfaire les vertus morales. » (Al Mustadrak)

Le Prophète ( s ) dit également : « Savez-vous qui est le muflice ?! Ils [les Compagnons] dirent : « Le muflice parmi nous est celui qui n’a ni argent, ni provision ». « Le muflice dans ma communauté, dit le Prophète ( s ), c’est celui qui viendra le Jour de la Résurrection avec la prière rituelle, la zakat, le jeûne, il viendra alors qu’il a injurié celui-ci, diffamé celui-là, versé le sang de cet autre, combattu celuici ; alors, celui-ci recevra de ses bonnes actions et celui-là recevra de ses bonnes actions. Si ses bonnes actions s’épuisent avant qu’il n’ait remboursé ce qu’on lui réclame, on prendra de leurs péchés qu’on lui jettera, puis, il sera jeté dans le Feu. » (Mouslim)

L’Islam a défini la voie que doit suivre le musulman dans ses rapports avec sa société et avec autrui. Le Messager d’Allah ( s ) a dit : «Evite les interdits et tu seras l’homme le plus dévot ; accepte la part qu’Allah t’a accordée et tu seras l’homme le plus riche ; sois bienfaisant envers ton voisin et tu seras croyant ; aime pour les gens ce que tu aimes pour toi-même et tu seras musulman ; ne ris pas exagérément car l’abondance du rire tue le cœur. » (At-Tirmidzi)
Voici une autre parole du Prophète ( s ) : « Le [vrai] musulman est celui dont aucun des musulmans n’a à redouter ni la langue, ni la main. Et le [vrai] mohâdjir [émigrant] est celui qui fuit ce qu’Allah lui a défendu. » (Al Boukhari)


L’Islam, à travers ses interdictions et injonctions, vise la création d’une société solidaire dans laquelle règnent la fraternité et l’harmonie. Citons brièvement quelques exemples des choses interdites par l’Islam :

  • Il interdit d’associer [d’autres divinités] à Allah ( y ). Allah ( y ) dit : Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne des associés. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. (An-Nissa, 116)
  • Il interdit la magie. D’après Abû Houreira ( d ), le Messager d’Allah ( s ) a dit : « Abstenez-vous des péchés mortels : l’attribution d’associés à Allah et la magie. » (Al Boukhari)
  • Il interdit l’injustice et l’iniquité et plus généralement le fait d’agresser autrui par la parole ou l’acte et de bafouer ses droits. Allah ( y ) dit : Dis : “Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes (les grands péchés), tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l’agression sans droit. ( Al A’raf, 33)
  • Il interdit de tuer la vie qu’Allah ( y ) a rendue sacrée, sauf à bon droit, conformément à cette parole d’Allah ( y ) : Quiconque tue intentionnellement un Croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment. (An-Nissa, 93)
    Cette menace de châtiment ne concerne pas celui qui tue ou se fait tuer en défendant sa vie, ses biens ou son honneur. Le Prophète ( s ) a dit : « Celui qui est tué en défendant ses biens est un martyr, celui qui est tué en défendant sa famille, ou en défendant sa vie, ou en défendant sa religion, est un martyr. » (Abû Dawûd)
  • Il interdit la rupture des liens de sang et l’abandon des proches parents, car Allah ( y ) dit : Si vous vous détournez, ne risquez-vous pas de semer la corruption sur terre et de rompre vos liens de parenté ? Ce sont ceux-là qu’Allah a maudits, Il les a rendus sourds et a rendu leurs yeux aveugles. (Muhammad, 22-23)

    Il y a encore cette parole du Prophète ( s ) : « N’entrera pas au Paradis, celui qui rompt les liens de parenté. » (Mouslim)


    Rompre les liens de parenté, c’est ne pas rendre visite aux parents, ne pas s’enquérir de leurs nouvelles, être arrogant envers eux, ne pas entretenir les liens de parenté avec ceux d’entre eux qui sont faibles et pauvres si l’on est riche alors qu’on pourrait se montrer bienfaisant et généreux envers eux. En effet, l’aumône donnée à une personne pauvre à laquelle on n’est pas apparenté n’est qu’une aumône, tandis que lorsqu’elle est donnée à un pauvre parent, elle constitue à la fois une aumône et un moyen d’entretenir le lien de parenté. Si l’on est pauvre, on entretient ses liens avec ses proches parents en les saluant, en s’enquérant de leurs nouvelles, en leur adressant des paroles aimables et en leur souriant, car le Prophète ( s ) a dit : « Soyez bienveillants envers vos proches parents, ne serait-ce qu’en les saluant. » (Mousnad Ach-Chihâb)

  • Il interdit la fornication et les voies qui y mènent. Allah ( y ) dit : Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin ! (Al Isra, 32)

    C’est une façon de sauvegarder la pudeur, protéger les mœurs de la corruption, préserver les droits liés à la parenté, notamment dans le domaine de la filiation et l’héritage, prévenir les mariages incestueux, bref tenir la société à l’abri de la débauche et de la dépravation qui entraînent à leur tour la propagation des maladies et des épidémies. Le Prophète ( s ) a en effet dit : « Ô assemblée des émigrés, si vous êtes éprouvés par cinq choses –j’implore Allah de vous préserver de cela- : La débauche n’apparaît pas dans un peuple au point que ce dernier la rende flagrante sans que des épidémies et des maladies qui n’étaient pas connues de leurs ancêtres ne se propagent parmi eux…» ( Ibn Maja)

  • Il interdit la pédérastie. Allah ( y ) dit à propos du peuple de Lot : (Et, lorsque vint Notre ordre, Nous renversâmes [la cité] de fond en comble, et fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres d’argile succédant les unes aux autres, portant une marque connue de ton Seigneur. Et elles (ces pierres) ne sont pas loin des injustes.) (Hud, 82-83)

    C'est-à-dire que celui qui se livre aux mêmes actes qu’eux doit craindre d’être à son tour atteint par ce qui leur était arrivé.

  • Il interdit de s’emparer des biens des orphelins, car c’est une violation du droit des plus faibles ; Allah ( y ) dit en effet : (Ceux qui mangent [disposent] injustement des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront bientôt dans les flammes de l’Enfer.) (An-Nissa, 10)

    Allah ( y ) a excepté le tuteur de l’orphelin de cette menace de châtiment ; ainsi, il peut prélever sans craindre le blâme une part des biens de l’orphelin à titre de rémunération en contrepartie des soins dont il l’entoure, vu qu’il veille sur lui, l’habille, le nourrit et fait fructifier ses biens pour lui procurer des bénéfices, car Allah ( y ) dit : (Quiconque est aisé, qu’il s’abstienne d’en prendre lui-même. S’il est pauvre, alors qu’il en utilise raisonnablement. ) (An-Nissa, 6)

  • L’Islam a interdit le faux témoignage et l’a classé parmi les plus grands péchés, parce qu’il entraîne la disparition du droit dans la société, propage l’injustice, cause un préjudice à celui en faveur de qui ce genre de témoignage est fait, en l’aidant dans son injustice et est préjudiciable à celui contre qui il est prononcé en lui faisant perdre ses droits. Le Prophète ( s ) a dit : « Voulez-vous que je vous dise quels sont les plus grands péchés ? –Volontiers, Ô Envoyé d’Allah, répondîmes-nous. –C’est, reprit-il, de donner des associés à Allah, et de désobéir à ses parents. » Il dit cela, appuyé sur son coude, puis s’asseyant, il ajouta : « Et aussi les paroles mensongères et le faux témoignage. » « Il ne cessa pas de répéter cela, ce fut au point que je me dis : Il ne se taira donc pas ! » (Al Boukhari, 5/2229)
  • Il a interdit le jeu de hasard, car c’est un gaspillage d’énergie et de moyens dans ce qui ne comporte aucun profit pour l’individu et la société. Allah ( y ) dit : (Ô les Croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du Diable. Ecartez-vous en, afin que vous réussissiez.) (Al Maïda, 90)

    Dans le jeu de hasard en effet, si un individu gagne, c’est qu’il s’est approprié injustement les biens d’autrui et il se peut que l’ivresse de la victoire le pousse à recourir à des ruses et à la tricherie pour gagner une fois de plus. S’il est perdant, il a perdu ses biens dans une voie qui n’est pas utile, en outre il se peut qu’il recoure au vol et au pillage lorsque son argent s’épuise pour pouvoir jouer une fois de plus et compenser sa perte.

  • Il a interdit le grand banditisme qui suscite l’insécurité et ébranle la paix sociale. Allah ( y ) dit : (La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son Messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas ; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment.) (Al Maïda, 33)

    Ces sanctions sont appliquées selon le crime commis. Il est rapporté d’Ibn Abbas qu’il a dit : « Ce verset est révélé au sujet du grand bandit. La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son Messager : cela signifie dans le détail que s’il agresse, s’érige en coupeur de route, tue et pille, il est crucifié ; s’il tue sans piller, il est tué ; et s’il pille sans tuer, la main et la jambe opposées sont coupées ; s’il sème la terreur sur la route sans prendre les biens, il est exilé». (Al Baïhaqi 8/283)

  • Il interdit le serment ghamous, c’est a dire le faux serment dont l'auteur prononce sciemment pour s’approprier le bien d’autrui. On l’a appelé ghamous parce qu’il enfonce son auteur dans l’Enfer. Allah ( y ) dit : (Ceux qui vendent à vil prix leur engagement avec Allah ainsi que leurs serments n’auront aucune part dans l’au-delà, et Allah ne leur parlera pas, ni les regardera, au Jour de la Résurrection, ni ne les purifiera ; et ils auront un châtiment douloureux.) (Al Imran, 77)

    Il y aussi cette parole du Prophète ( s ) : « Celui qui s’approprie une partie du dû d’un homme musulman en faisant un faux serment, Allah lui impose le Feu et lui interdit le Paradis. » Aussi, un homme s’écria : « Ô Messager d’Allah, et s’il s’agit de quelque chose de négligeable ? » « Même si c’est un bâtonnet d’arak » répondit-il. » (Mouslim, 1/122)

  • Il interdit le suicide. Allah ( y ) dit : (Et ne vous tuez pas vousmêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Allah.) (An-Nissa, 29-30)

    Le Prophète ( s ) a dit : « …et celui qui se suicide à l’aide de quelque chose sera châtié avec cette chose le Jour de la Résurrection. » ( Mouslim, 1/104)

  • Il interdit le mensonge, la trahison, la traîtrise et le nonrespect de l’engagement. Allah ( y ) dit : Ô vous qui croyez ! Ne trahissez pas Allah et le Messager. Ne trahissez pas sciemment la confiance qu’on a placée en vous ? (Al Anfal, 27)
  • Le Prophète ( s ) a dit : « Quatre choses, lorsqu’elles se rencontrent chez un individu en font un parfait hypocrite. Celui chez qui se trouve une seule de ces quatre choses sera atteint d’hypocrisie jusqu’au moment où il s’en sera débarrassé. [Voici ces quatre choses] : Trahir la confiance que l’on a inspirée ; mentir quand on parle ; manquer à l’engagement pris ; être de mauvaise foi lorsqu’on discute » (Al Boukhari, 1/21)

    et dans la version de Mouslim : « Même s’il accomplit la prière et le jeûne et prétend être musulman. » (Mouslim, 1/78)

  • Il interdit aux membres de la société musulmane de se bouder et d’être envieux, car le Prophète ( s ) a dit : « Ne soyez pas haineux, ne soyez pas envieux, ne vous tournez pas le dos : soyez, serviteurs d’Allah, des frères. Il n’est pas permis à un musulmans de fuir (NDT: Dans le sens de « bouder », « tourner le dos », mettre en quarantaine.) son frère plus de trois jours.» (Mouslim, 4/1983)

    Pour inciter les musulmans à se défaire de l’envie et à s’en éloigner, le Prophète ( s ) a indiqué ses conséquences elle est en effet, en général, la cause de toutes les haines et les rancunes. Aussi, il a dit : « Défiez-vous de l’envie, car en vérité, l’envie consume les bonnes actions comme le feu consume le bois. » (Voir Al Iraki, Takhrijoul Ihyâ, 1/69)

  • Il a interdit de maudire ou de proférer des propos indécents tels que les injures. Le Prophète ( s ) a dit : « En vérité, le Croyant n’est pas celui qui maudit souvent, ni un dénigreur, ni un dévergondé, ni celui qui profère des propos indécents. » (Ahmad, 1/416)

    Même avec les ennemis, il convient au musulman d’invoquer Allah ( y ) de les guider dans la bonne voie et de ne pas invoquer Allah contre eux, conformément à ce hadith rapporté d’après Abû Houreira ( d ) : « On dit au Messager d’Allah ( s ) : Ô Messager d’Allah, fais une invocation contre les polythéistes ; il répondit : « En vérité, je n’ai pas été envoyé pour maudire [les gens], j’ai été envoyé plutôt comme miséricorde. » (Mouslim, 4/2006)

  • Il a mis en garde les Croyants contre la cupidité et l’a interdite, parce que l’Islam considère la richesse comme étant une propriété d’Allah ( y ) qu’Il a donnée à l’homme comme dépôt pour qu’il assure ses propres dépenses et subvienne convenablement aux besoins de ceux qu’il a à sa charge. Ses frères besogneux ont également un droit sur ses biens

    Le Messager d’Allah ( s ) a indiqué les conséquences fâcheuses qui frappent une société lorsque le fléau de la cupidité et de la ladrerie s’abat sur elle : « Défiez-vous de l’injustice, car l’injustice sera des ténèbres le Jour de la Résurrection. Défiez-vous de la ladrerie, car elle a détruit ceux qui vous ont précédés : elle les a poussés à verser leur sang et violer leur honneur. » (Mouslim, 4/1996)

    L’Islam considère la personne riche qui ne répond pas à l’attente de ses frères besogneux et ne les aide pas à sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent comme étant complètement éloigné de la foi.

  • Il a mis en garde contre le gaspillage et l’a interdit. En effet, Allah ( y ) dit : Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment, car les gaspilleurs sont les frères des diables ; et le Diable est très ingrat envers son Seigneur. (Al Isra, 26-27.)

    Le Prophète ( s ) a dit : « Allah vous a interdit de manquer d’égards envers vos mères, d’enterrer vos filles vivantes, de refuser (d’acquitter ce que vous devez), de demander (ce qui ne vous est pas dû). Allah reprouve les commérages, les questions indiscrètes et le gaspillage. » ( Al Boukhari, 2/848)

  • Il a interdit le rigorisme et l’excès dans la religion, conformément à cette parole d’Allah ( y ) : (Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous.) (Al Baqara, 185.)

    et cette parole du Prophète ( s ) : « La religion en principe est facile à pratiquer. Que personne ne cherche à être trop rigoureux dans l’observance de la religion, sinon il succombera à la tâche. En conséquence, restez dans un juste-milieu en cherchant à vous rapprocher de la perfection. Ayez bon espoir et appelez à votre aide la prière le matin, le soir et un peu aussi pendant la nuit. » (Al Boukhari, 1/23 )

  • Il a réprouvé la prétention, l’arrogance et l’orgueil ; Allah ( y ) dit : (Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance : car Allah n’aime pas le présomptueux plein de gloriole.) (Luqman, 18)

    De même, le Prophète ( s ) a dit : «N’entrera pas au Paradis celui qui a dans son cœur le poids d’un atome d’arrogance ». Aussi, un homme dit : « "Messager d’Allah, l’homme aime que son habit soit beau, et que ses chaussures soient belles. " "Allah est beau et aime la beauté ; l’arrogance c’est le mépris de la vérité et le fait de dédaigner les gens », répondit le Prophète ( s )." » (Mouslim, 1/93)

    Le mépris de la vérité, c’est la refuser et la repousser ; dédaigner les gens, c’est les mépriser. Il dit encore au sujet de l’arrogance et de la fierté : « Celui qui traîne son habit par ostentation, Allah ne le regardera pas le Jour de la Résurrection. » (Al Boukhari, 3/1340)

  • Il a interdit d’espionner les gens, de traquer leurs défauts, d’avoir une mauvaise présomption à leur égard et de les calomnier. Allah ( y ) dit : (Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) Vous en aurez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux.) (Al Hujurat, 12)

    Le Prophète ( s ) a dit : (« Savez-vous ce que c’est que la médisance ? » Allah et Son Messager savent mieux, répondirent les Compagnons. « C’est parler de ton frère en évoquant ce qu’il déteste » on lui dit : « Et si mon frère a effectivement ce que j’évoque ? Il répondit : « S’il a ce que tu évoques, c’est que tu as médit de lui, et s’il n’a pas ce que tu évoques, c’est que tu l’as calomnié. ») (Mouslim, 4/2001)

    Il a également interdit d’écouter les entretiens des gens à leur insu ; le Prophète ( s ) a dit : « …Celui qui cherchera à écouter la conversation de gens malgré eux ou quand ils se cachent de lui, on lui versera dans l’oreille du plomb fondu, au Jour de la Résurrection. » ( Al Boukhari, 6/1340)

  • Il a interdit de se donner des sobriquets injurieux, de calomnier les gens et de les dénigrer, que ce soit par la parole, l’acte, ou un simple geste, et de les mépriser, car Allah ( y ) dit : (Ô vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux).) (Al Hujurat, 11)


  • Il a interdit au juge de se montrer partial dans son jugement, parce que le juge dans l’Islam est considéré comme celui qui applique la législation d’Allah ( y ) et exécute Sa loi. Dans l’Islam, il est une instance exécutive et non législative. S’il se montrait injuste, il trahirait le dépôt qui lui a été ainsi confié. Allah ( y ) dit : (Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants.) (Al Maïda, 44)

    Et le Prophète ( s ) a dit : « Il y a deux juges qui iront en Enfer et un qui ira au Paradis. Le juge qui jugera selon la vérité ira au Paradis ; le juge qui jugera en faisant preuve d’injustice ira en Enfer ; et le juge qui jugera en faisant preuve d’ignorance ira en Enfer. –Quel est le péché de celui qui est ignorant ? demandèrent les Compagnons. –Son péché est qu’il ne doit pas être juge tant qu’il n’a pas acquis la connaissance. » (Al Mustadrak, 4/102)

  • Il a interdit le fait de ne pas éprouver de la jalousie pour sa femme ou ses proches parentes et de tolérer qu’elles se livrent à des actes honteux. Le Prophète ( s ) a dit : « Il y a trois personnes qu’Allah ne regardera pas au Jour de la Résurrection : celui qui est désobéissant envers ses parents, la femme qui imite les hommes et celui qui n’est pas jaloux pour ses proches… » (An-Nassai, 5/80)
  • Il a interdit l’imitation des hommes par les femmes et l’imitation des femmes par les hommes ; Ibn Abbas ( d ) a dit : « L’Envoyé d’Allah ( y ) a prononcé la malédiction contre ceux des hommes qui imitent les femmes et contre celles des femmes qui imitent les hommes. » (Al Boukhari, 5/2207)
  • Il a interdit qu’une personne rappelle à son prochain le bienfait qu’elle lui a fait ; Allah ( y ) dit en effet : (Ô les Croyants ! N’annulez pas vos aumônes par un rappel ou un tort.) (Al Baqara, 264)
  • Il a interdit de revenir sur une donation ou un cadeau qu’on a fait ; le Prophète ( s ) a dit : « Celui qui revient sur une donation qu’il a faite est comme le chien qui revient à son vomissement. » (Al Boukhari, 2/915)
  • Il a interdit la médisance et a menacé tout colporteur de médisance du plus dur des châtiments ; Allah ( y ) dit : (Et n’obéis à aucun grand jureur, méprisable, grand diffamateur, grand colporteur de médisance.) (Al Qalam, 10-11)

    et le Prophète ( s ) a dit : « Celui qui colporte la médisance n’entre pas au Paradis. » ( Mouslim, 1/101)


    Il va sans dire que le fait de colporter la médisance entre les gens dans le but de corrompre leurs rapports suscite la haine, ainsi que le fait de se bouder, que le Messager d’Allah ( s ) a interdits en ces termes : « Il n’est pas permis à un homme de fuir [bouder] son frère pendant plus de trois jours et que lorsqu’ils se rencontrent, celui-ci se tourne d’un côté et celui-là se tourne de l’autre ; le meilleur des deux sera celui qui aura salué le premier. » (Al Boukhari, 5/2256)


    La médisance peut même susciter la mauvaise présomption et l’espionnage pour s’assurer de l’authenticité de ce qui a été rapporté. Dans ce cas, le colporteur de médisance aura transgressé plusieurs choses interdites dans cette parole d’Allah ( y ) : (Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) Vous en aurez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux.) (Al Hujurat, 12)

  • Il a interdit d’avoir une attitude arrogante envers les faibles, qu’il s’agisse de faiblesse physique comme le cas du malade, de l’handicapé et de la personne âgée, ou de faiblesse matérielle comme c’est le cas pour le pauvre, l’indigent, le besogneux, ou ceux dont on a la charge. Cette interdiction n’a d’autre but que de créer une société solidaire où règnent la compassion, l’amour et la fraternité, car Allah ( y ) dit : (Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant.) (An-Nissa, 36)
  • Il a interdit de causer un préjudice à ses héritiers dans son testament, comme le ferait par exemple celui qui écrit dans son testament qu’il est endetté, alors que ce n’est pas le cas, juste pour causer du tort à ses héritiers ; car Allah ( y ) dit : (…après exécution du testament qu’il aurait fait ou paiement d’une dette, sans préjudice à quiconque.) (An-Nissa, 12)